After Hours Innovation : Le monde des dispositifs médicaux
Le mardi 2 février à 17h se sont déroulées les After Hours Innovation en distanciel. Il s’agissait de la 2ème édition d’un événement ayant vu le jour en 2019 à la faculté de pharmacie de Montpellier.
Les dispositifs médicaux (DM), bien que très nombreux et pouvant aller des lunettes aux prothèses et aux logiciels d’aide au diagnostic, ne sont pas très présents dans le cursus universitaire des pharmaciens. En effet, ce n’est qu’en 6ème année et dans le cadre de la filière industrie que l’on peut choisir de se spécialiser dans les DM par le biais du Master 2 Ingénierie de la Santé Parcours DMCC (Dispositifs Médicaux : de la Conception à la Commercialisation). Pour les étudiants suivant un parcours en ingénierie de la santé, ils peuvent choisir de se spécialiser dans le DM à partir du Master 1 DMCC.
Les After Hours Innovation prennent donc naturellement leur place parmi les divers évènements organisés au sein du campus pharmacie, afin d’amener les différents étudiants du campus à s’intéresser au monde des DM.
C’est par le biais de courtes présentations de 15 minutes que 3 groupes d’étudiants ont présenté leurs projets innovants. Les 2 premiers groupes d’étudiants se spécialisent dans les DM par le biais du master DMCC de la faculté de pharmacie de Montpellier, et le 3ème groupe se constituait d’étudiants en 5ème année de pharmacie filière industrie.
Les présentations traitaient principalement de problèmes dont souffrent les femmes : les varices, les règles douloureuses, et la reconstruction mammaire après mastectomie.
La première présentation traitait de l’échothérapie des varices, sans incisions, sans cicatrices. Les varices sont définies par une dilatation pathologique des veines, et touchent des millions de personnes de tous les âges. Il existe plusieurs solutions actuellement sur le marché, quoique peu efficaces, d’où l’étude potentielle de l’échothérapie afin de traiter cette pathologie de manière non invasive, précise et indolore.
La deuxième présentation concernait l’électrostimulation pour soulager les règles douloureuses. Les dysménorrhées concernent aussi des millions de femmes, et malgré la présence de nombreux traitements médicamenteux sur le marché, il existe néanmoins beaucoup de femmes qui souffrent de douleurs invalidantes tous les mois. Grâce à l’électrostimulation, qui pourrait même être envisageable avant le traitement médicamenteux, les études montrent qu’il y a une réduction significative moyenne de la douleur menstruelle.
Enfin, il s’agissait de parler de reconstruction mammaire : le développement par prothèse mammaire biorésorbable par impression 3D. Les solutions de reconstruction mammaire actuellement sur le marché présentent des inconvénients majeurs, d’où l’idée de proposer une alternative aux patientes souhaitant recourir à cette chirurgie réparatrice suite à la lutte contre la maladie. La prothèse imprimée en 3D à partir de matières premières biorésorbables engendrerait une croissance cellulaire d’un pédicule graisseux provenant de l’aisselle de la patiente, et en parallèle aboutirait à la dégradation de la prothèse. En quelques mois, un sein naturel serait donc formé, et il ne resterait aucun corps étranger.
Face à 3 problèmes de santé auxquels font face les femmes, et à défaut de solutions actuelles permettant une prise en charge complète, les dispositifs médicaux innovants apportent donc une alternative intéressante aux traitements actuels. Des études sont actuellement en cours pour les DM cités ci-dessus, et permettront peut-être leur inclusion dans la prise en charge habituelle des patients, avec, peut-être, un remboursement par l’assurance maladie. On souligne donc la place grandissante des DM dans le monde de la santé, et, naturellement, dans le cursus de formation des futurs professionnels de santé.
Dans cette lignée, l’Institut de l’Innovation sur les Dispositifs Médicaux (I2DM) a vu le jour au sein de la faculté de pharmacie de Montpellier, afin de réunir étudiants, professeurs et industriels dans le but d’échanger et d’innover autour du dispositif médical.
Léa Marrouche