Depuis plusieurs années, la possibilité de redonner la vue à des patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou de rétinopathies pigmentaires deviennent de plus en plus concrète.
Des chercheurs français ont ainsi tout récemment démontré qu’une rétine artificielle à haute résolution était capable d’induire une perception visuelle chez des primates. L’objectif à terme est très clair : retranscrire ces résultats chez l’Homme.
Les résultats de cette étude ont été publié dans la revue Nature Biomedical Engineering en décembre 2019. Dans cette dernière, l’équipe de l’Institut de la vision (Inserm – CNRS – Sorbonne université) se reposent sur une rétine artificielle fabriquée par la société Pixum Vision. Ce dispositif innovant est constitué d’implants fixés sous la rétine naturelle, eux-mêmes composés d’électrodes qui vont stimuler les neurones rétiniens afin de délivrer les messages au cerveau. Son rôle sera de remplacer les photorécepteurs de l’œil qui auront été détruits au cours de la DMLA par exemple, et plus particulièrement leur capacité à transformer les signaux lumineux reçus par l’œil en signaux électriques.
En effet, maladie du vieillissement particulièrement invalidante, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) se caractérise par une dégradation de la rétine pouvant mener à une perte de la vision centrale.
L’implantation de cet implant chez cinq patients français atteints par cette pathologie à alors été réalisée. Les premiers résultats indiquent que ceux-ci retrouvent peu à peu une vision centrale. Ils sont en mesure de percevoir des signaux lumineux, et certains peuvent même identifier des séquences de lettres, de plus en plus rapidement au cours du temps.
Serge Picaud, responsable de mener les recherches de ce projet et à l’origine de la publication, conclut enfin en définissant l’objectif pour le futur : « L’objectif est maintenant de faire un essai de phase 3 chez un groupe plus conséquent de patients atteints de DMLA. Si la rétine artificielle fonctionne chez eux, nous pensons qu’il n’y a pas de raison pour qu’elle ne fonctionne pas chez des patients souffrant de rétinopathie pigmentaire, maladie également liée à la dégénérescence des photorécepteurs ».
Antoine LAURENT
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