Le cancer du sein triple négatif est un des cancers parmi les plus agressifs. Touchant souvent les jeunes femmes, son nom vient du fait que les cellules ne présentent à leur surface aucun marqueur connu des cancers du sein classiques. Aucune thérapie ciblée existante est alors efficace. Or, la clofazimine, un antibiotique connu depuis plus de 50 ans, semble être particulièrement performant face à ce sous-type de cancer.
En effet, des chercheurs de l’université de Genève ont réalisé des tests sur un modèle de souris, où la clofazimine semble être particulièrement efficace contre la progression du cancer du sein. Cet antibiotique bloque la voie de signalisation métabolique « Wnt », fortement activée dans le sous-type « triple négatif ». De plus, cette molécule serait encore plus efficace en association avec la doxorubicine, utilisée couramment en chimiothérapie.
Cette étude parue dans Cancer Letters suggère donc que des médicaments, connus depuis bien longtemps, pourraient avoir des verrues thérapeutiques insoupçonnées. Dès lors, le repositionnement des médicaments anciens pourrait-il devenir l’avenir de la pharmacologie moderne ? Ces molécules, dont les procédures de tests et de mise sur le marché sont plus simples permettraient de gagner du temps. Encore mieux, souvent tombées dans le domaine public, ces thérapies auraient un coût fortement réduit par rapport aux traitements innovants.
A voir comment les laboratoires pharmaceutiques se positionneront face à cette stratégie potentielle.
Antoine LAURENT
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