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Papillomavirus: Vacciner également les hommes ?

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Les virus HPV sont la cause la plus fréquente d’infections sexuellement transmissibles virales. En effet, plus de 70 % des hommes et des femmes sexuellement actifs rencontreront un HPV au moins une fois dans leur vie. Il existe plus d’une centaine de virus du papillome humain (HPV). Ces virus se transmettent très facilement au cours des relations sexuelles, par simple contact avec la peau ou les muqueuses infectées. Lors d’une infection, les papillomavirus pénètrent dans les cellules de la peau et des muqueuses et s’y multiplient. Les types 6 et 11 du virus HPV peuvent provoquer des verrues génitales visibles ou cachées appelées condylomes. D’autres types tels que le 16 et le 18 sont capables de persister dans les cellules infectées et provoquer des lésions précancéreuses et cancéreuses des régions génitales, de la bouche ou de la gorge.

La vaccination papillomavirus est indiquée dans la prévention des lésions précancereuses et cancéreuses du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus. Les cancers dus aux papillomavirus sont pour la plupart précédés de lésions précancéreuses et mettent plusieurs années à se développer, de manière silencieuse, sans symptomatologie particulière. Aujourd’hui, la vaccination papillomavirus est recommandée et remboursée pour toutes les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans puis jusqu’à 19 ans révolus dans le cadre du rattrapage vaccinal. Il l’est aussi pour les patients immunodéprimés jusqu’à leurs 19 ans et pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes qui peuvent se faire vacciner jusqu’à leurs 26 ans.

Seulement, ces recommandations semblent être vouées à être modifiées. Dans un projet de recommandations mis en ligne le mercredi 30 octobre et soumis à consultation publique jusqu’au 27 novembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) se prononce en faveur de l’élargissement de la vaccination pour tous les garçons âgés de 11 à 14 ans. La HAS, via un communiqué, estime que de nombreux arguments scientifiques et éthiques motivent cette recommandation.

Aujourd’hui, 25 % des cancers liés aux infections à HPV surviennent chez les hommes. Véritablement, les papilllomavirus pouvant être à l’origine de lésions précancéreuses ou cancéreuses au niveau de la marge anale et de la gorge, les hommes sont donc directement concernés par les conséquences de ces virus. Outre cela, le vaccin HPV a démontré une sécurité, un profil de tolérance et une efficacité identique chez les garçons et les filles. De surcroît, plus de dix ans après les premières recommandations, seulement 24 % des jeunes filles se sont fait vacciner selon un schéma complet. Réalité bien en dessous de l’objectif de 60 % fixé pour 2019 dans le cadre du plan Cancer. Les hommes peuvent, pareillement aux femmes, être porteurs du papillomavirus et le transmettre au cours de leur vie sexuelle. Afin de protéger une population de manière efficace, pourquoi ne pas choisir également de réduire le nombre de vecteurs grâce à la vaccination comme c’est déjà le cas en Australie notamment ?

De plus, d’un point de vue éthique, le fait de ne pas vacciner seulement les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes ou souhaitant en avoir éviterait une démarche intrusive et une stigmatisation liée à l’orientation sexuelle. Il faut par ailleurs espérer que le fait de ne pas avoir à demander l’orientation sexuelle d’un jeune garçon avant de le vacciner favoriserait la vaccination avant le début de l’activité sexuelle, période où le vaccin est le plus efficace.
L’ouverture de la vaccination HPV à tous permettrait une meilleure protection de la population mais aussi de responsabiliser chacun aux différents enjeux. Effectivement, la vaccination ça n’est pas seulement se protéger soi-même, c’est avant tout protéger les autres.

Clara Labrousse

Sources:
Académie nationale de médecine | Une institution dans son temps.« Aspects cliniques bénins de l’infection à papillomavirus humains (HPV) »
« Faut-il vacciner les garçons contre le papillomavirus ? – Sciences et Avenir ». 
« Infections à Papillomavirus humains (HPV) ». 
Le Pharmacien de France – Magazine. « La HAS veut vacciner aussi les garçons », 31 octobre 2019.

« Le Human Papillomavirus (HPV), c’est quoi ? | depistage.be ✔ ».

« Papillomavirus – MesVaccins.net ».