Une étude autrichienne parue au mois de juillet dernier révèle que les personnes ayant pris des médicaments contre les brûlures d’estomac, ulcères et autre se voient plus souvent prescrire des anti-allergiques pendant le reste de leur vie.
Publiée dans la revue Nature Communications, cette étude a été réalisée par les chercheurs de l’université de Vienne. Dans cette dernière, les prescriptions de 97% de la population autrichienne ont été analysées entre 2009 et 2013. Plus précisément, la prescription d’anti-allergiques succédant à des protecteurs gastriques ont intéressés les chercheurs.
Les résultats sont sans équivoque : les personnes ayant pris des IPP sur une longue période ont deux ou trois fois plus de chance de développer des allergies dans le futur. Plus spécifiquement, les femmes et les personnes âgés semblent être plus exposés à ce phénomène.
L’explication la plus probable donnée face à cette étude est qu’une diminution de l’acidité gastrique irait de paire avec une baisse des protections contre divers allergènes. En effet, avec une réduction des propriétés acides du système digestif, les divers protéines consommées sont moins bien digérées. Ainsi, un plus grand nombre de composés possiblement allergène passe alors la frontière que représente l’intestin.
Erika Jensen-Jarolim,faisant partie de l’équipe de recherche, déclare ainsi dans un communiqué publié par l’université de Vienne : « les protecteurs d’estomac ne devraient pas être utilisés plus longtemps que nécessaire […] dès qu’ils ont réalisés leur fonction médicale, ces traitements doivent être stoppé aussi vite que possible ».
Cette étude est particulièrement préoccupante lorsqu’on considère la prescription des IPP en France. D’après l’ANSM, près de 16 millions de personnes ont eu recours à une prescription de cette classe thérapeutique en 2015. Reste à considérer quelles décisions seront prises dans l’hexagone pour contrer ce phénomène dans le futur.
Antoine LAURENT
Sources :
Article paru dans Nature Communications
Point d’information de l’ANSM sur la consommation d’IPP en France (2015)