Personne n’a jamais manqué d’apercevoir, lors d’une même situation stressante, des personnes au bord du malaise tandis que d’autres restent calmes. En effet, le stress peut être perçu de manière totalement dissemblable selon chaque individu.
Le précédent constat peut avoir diverses explications telle la génétique ou une réponse endocrinienne renforcée ou amoindrie. La personnalité de chacun, façonnée par des expériences de la vie, est également un facteur de cette variabilité.
Des études ont permis de démontrer l’influence de plusieurs gènes sur le stress psychologique. Une récente étude, menée par des chercheurs de l’Institut des sciences et technologies d’Okinawa au Japon, a visé à comprendre la résilience au stress en examinant l’implication du gène sauteur Tob. La présence de ce gène permettrait de contribuer à la résistance au stress puisque s’il est supprimé, on observe une augmentation de la dépression, de l’anxiété et de la peur.
Pour comprendre les mécanismes, endocriniens notamment, se mettant en jeu dans des situations de stress, il convient d’abord d’opposer stress aigu, adaptatif et nécessaire à la survie de l’individu et stress chronique, délétère pour l’organisme et pouvant conduire à diverses maladies. Il existe tout un panel de pathologies qui possèdent un lien étroit avec un stress, en particulier chronique, trop important. On y retrouve notamment certains troubles de l’alimentation, de la digestion, vasculaires, comportementaux mais aussi diffus en engendrant parfois fatigue et douleurs…
Dès sa confrontation à une situation évaluée comme stressante, l’organisme réagit immédiatement en libérant des catécholamines. Celles-ci augmentent la fréquence cardiaque, la tension artérielle… Cela permet d’amener de l’oxygène aux organes sollicités. Ensuite, l’organisme entre en phase de résistance en sécrétant des glucocorticoïdes. Ces hormones permettent d’amener l’énergie nécessaire à l’organisme. La sécrétion des glucocorticoïdes est auto régulée au moyen de récepteurs, qui n’ont d’ailleurs pas la même sensibilité selon les individus.
Le stress chronique est, en fait, lié à une dérégulation des systèmes de stress. Il en ressort un certain paradoxe révélant des mécanismes liés au stress ne semblant pas adaptés aux situations de stress chronique que nous subissons dans nos sociétés modernes, en particulier celles qu’engendre la complexité des rapports sociaux.
Cette grande variabilité individuelle existant dans les réponses de stress est responsable d’une susceptibilité différente aux maladies qui leurs sont associées. C’est pourquoi, l’étude du stress et de ses conséquences physiopathologiques est un domaine de recherche de plus en plus actif. En France, un club sur le stress rassemblant des neurobiologistes, a récemment vu le jour au sein de la Société française des neurosciences.
Alicia Nabti
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