L’obésité correspond à un excès de masse grasse et à une modification du tissu adipeux, entraînant des complications pour la santé et pouvant réduire l’espérance de vie. Ses causes sont complexes, et allient les composantes génétiques et environnementales, et ses conséquences sont multiples, tant au niveau sanitaire que par le retentissement psycho-social.
Longtemps considérée par la communauté scientifique et médicale comme un simple facteur de risque et un avatar de la société de consommation, l’obésité a été reconnue comme une maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé en 1997. Des données épidémiologiques ont montré sa diffusion dans la presque totalité de la planète, d’où l’emploi par certains du terme “ épidémie mondiale”.
On remarque également une augmentation de l’incidence de complications, notamment le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. En effet, l’obésité qui se définit cliniquement par un Indice de Masse Corporel (IMC) supérieur à 30 touche aujourd’hui 17% des adultes en France, ce qui équivaut à environ 8 millions de personnes en situation d’obésité. La recrudescence des cas d’obésité, qui ont triplé depuis les années 1970, est notamment due à une modification universelle du mode de vie, avec un essor technologique pouvant favoriser la sédentarité (déplacement véhiculé, machines, jeux vidéos…), et ainsi une diminution des dépenses énergétiques. Cela s’accompagne souvent d’une augmentation des apports, avec une alimentation qui tend à être plus grasse et plus sucrée. Ce phénomène permet aussi d’expliquer l’apparition depuis les années 2010 de plus en plus de cas précoces d’obésité dans la jeune enfance.
Ceci-dit, l’obésité est une maladie chronique évolutive qui présente des formes cliniques hétérogènes (allant de l’obésité simple aux formes plus sévères et complexes), et certains professionnels de santé, comme le Pr Martine Laville (spécialiste en nutrition à l’hôpital Lyon Sud), insistent sur l’importance de cette qualification. Car en effet, même si la perte de poids est possible par différents mécanismes (adaptation du mode de vie, chirurgie…), les processus qui entraînent la prise de poids restent sous-jacents. De plus, la communauté scientifique affirme qu’il s’agit d’une maladie, car les causes peuvent être génétiques : syndrome de Prader-Willi (à l’origine d’une obésité chez l’enfant), déficits hormonaux en Leptine, altération de certains récepteurs au niveau cérébral pouvant entraîner des troubles du comportement alimentaire à l’origine de l’obésité et autres.
Cependant, bien qu’elle soit reconnue scientifiquement comme une maladie, l’obésité nécessite une prise en charge globale et pluridisciplinaire qui n’est pas totalement remboursée, ainsi inaccessible pour certains patients. En effet, des actes comme le suivi psychologique, la diététique ou encore l’activité physique encadrée, sont nécessaires, mais ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.
Aujourd’hui, les médecins et les associations de patients militent pour que l’obésité soit officiellement reconnue comme maladie chronique au niveau de la prise en charge et du remboursement avec une qualification potentielle en Affection de Longue Durée (ALD). Cela permettrait ainsi un meilleur accès aux soins et une amélioration de l’état de santé des personnes souffrantes d’obésité.
Alexandra DAVID
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