Des chercheurs américains ont présenté récemment dans la revue Science Advances un prototype de pansement inspiré des mécanismes de cicatrisation des tissus embryonnaires. Ce dispositif thermoactif, résistant et antibactérien accélèrerait la cicatrisation des plaies tout en restant abordable.
La cicatrisation embryonnaire
Un embryon a la capacité de régénérer l’intégralité de son tissu embryonnaire sans produire de tissu cicatriciel. Comment ? Les cellules en périphérie d’une blessure peuvent produire des fibres d’actine qui en se contractant vont tirer sur les bords de la plaie pour la refermer.
Le prototype
C’est en s’inspirant de ce mécanisme que les chercheurs ont développé leur prototype de type AAD (Active Adhesive Dressings). Pour imiter la production des fibres d’actine, les développeurs ont utilisé un polymère : le poly (N-isopropyl acrylamide) ou PNIPAm. Ce polymère, une fois exposé à la température de la peau, va rétrécir et ainsi refermer, de manière active, la plaie.
Pour répondre aux problématiques liées à l’adhésion du pansement à la peau, les scientifiques ont utilisé le chitosane. Cette fibre retrouvée dans la carapace des crustacés permet à ce prototype d’être 17 fois plus collant qu’un pansement classique. De plus, afin de garantir une protection anti bactérienne, des nanoparticules d’argent ont été incluses dans le pansement.
Etudes et perspectives
L’efficacité du dispositif sur la cicatrisation des tissus a été étudiée via des études in vitro et in vivo sur des cochons et des souris. De plus, un modèle de transposition à l’Homme (tenant compte des différences structurelles de la peau) présente des résultats encourageants.
Des essais pré-cliniques devraient débuter pour analyser le comportement du pansement dans les différentes conditions de température, humidité, ventilation… Par la suite, des essais cliniques seront nécessaires afin de démontrer le potentiel du dispositif chez l’Homme.
Maéva ROY