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Cancer de la vessie : guérir avec le virus du rhume ?

Le cancer de la vessie ou carcinome urothélial est une pathologie de la paroi interne de la vessie. Le plus souvent, ce cancer se développe à partir de cellules de l’épithélium urothélial qui se transforment et se multiplient de façon anarchique. Actuellement en 7ème position en terme de fréquence, le cancer de la vessie non invasif est très répandu en France. On a estimé environ 12 000 nouveaux cas en 2012 et majoritairement des hommes.

Il existe plusieurs facteurs favorisant l’apparition d’un cancer de la vessie. Dans ces facteurs de risque, on note : la consommation de tabac, une exposition professionnelle à certains agents chimiques, la bilharziose ou encore un traitement antérieur par radiothérapie au niveau du bas-ventre. De plus, la présence d’hématurie (sang dans les urines) ainsi que des signes d’alertes comme des envies d’uriner fréquentes et des brûlures urinaires sans infection ni calculs permettent de suspecter un cancer de la vessie.

Les traitements disponibles ne sont pas à 100% efficaces. En effet, ce cancer est habituellement traité par la résection transurétrale de la vessie (RTUV) qui est le traitement de référence, mais qui présente un taux de récidive allant de 50 à 70%. Aussi, l’immunothérapie par Bacille Calmette-Guérin (BCG) est une technique fréquemment utilisée, cependant elle est responsable d’effets secondaires graves pour un tiers des patients et est inefficace sur le plan thérapeutique pour un autre tiers. Enfin, en fonction des cas, une chimiothérapie peut être envisagée en pré- ou post-opératoire.

A ce jour, tous nos espoirs reposent sur le virus « Coxsackie A » (CVA21). Cette souche naturelle du virus du rhume aurait des propriétés oncolytiques, c’est-à-dire, « tueur de tumeur ». Récemment, une étude a suggéré que le Coxsackievirus pourrait cibler, infecter et détruire les cellules cancéreuses chez les patients atteints du cancer non invasif de la vessie. Une expérience publiée dans le Clinical Cancer Research Reports à été menée sur quinze patients par des chercheurs du Royal Surrey County Hospital de Guildford et de l’université de Surrey. Les résultats se sont montrés plus que concluants car chez un des patients, les chirurgiens n’ont retrouvé plus aucune présence de cellules tumorales dans la vessie.

A savoir, le laboratoire Viralytics a mis au point un traitement nommé CATAVAK®. Pour l’heure, cette thérapie à base de Coxsackievirus est en essais de phase II et ces derniers ont présenté une bonne efficacité et une bonne tolérance pour le mélanome malin. D’autres essais sont alors en cours pour le cancer de la vessie, de la prostate et du poumon.

Alexia ROUBAUD

Sources:

https://www.futura-sciences.com
https://www.bbc.com
http://clincancerres.aacrjournals.org
https://www.e-cancer.fr
https://www.santemagazine.fr