Début juin se tenait, à Chicago, la 55e édition du congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO). Au cours de ce congrès, près de 40 000 oncologues du monde entier ont fait le point sur les innovations en cancérologie. Voici 3 de ces avancées qui pourraient changer notre façon de prendre en charge le cancer…
1- Ribociclib (Kisqali®, Novartis) et cancer du sein
Déjà approuvé dans le traitement du cancer du sein avancé chez les femmes ménopausées, une nouvelle étude révèle l’utilité du RIbociclib chez les femmes préménopausées. Sara Hurvitz (directrice du programme de recherche au Centre UCLA) a, en effet, présenté les résultats de la première étude de phase 3. Evaluant son efficacité, en association avec l’hormonothérapie, chez près de 700 les femmes préménauposées (de moins de 59ans), cette étude rapporte une réduction de 29% du risque de décès chez ces femmes.
2- Olaparib (Lynparza®, Astra Zeneca) et cancers du pancréas
Une étude exposée à l’ASCO montre que l’utilisation de l’olaparib, après une chimiothérapie à base de platine, permettrait de réduire de 47% le risque de progression de la maladie ou de décès chez les patients porteurs d’une mutation BRCA1 ou BRCA2. Une réelle avancée dans la prise en charge d’un des cancers les plus meurtriers (survie médiane de 1 ans). Il faudra, cependant, encore attendre avant d’avoir les résultats de survie globale.
3- Nanoparticules NBTXR3 (Hensify®, Nanobiotix) et cancers ORL
Présentées à l’ASCO de 2014, les nanoparticules ont déjà montré leur intérêt dans le traitement des sarcomes des tissus mous localement avancés. En effet, en avril Nanobiotix a obtenu son marquage CE pour le premier amplificateur de chimiothérapie, Hensify® (NBTXR3) dans cette indication.
L’institut Curie a récemment expérimenté l’utilité de Hensify® dans le traitement des cancers ORL. Il a présenté les résultats d’une étude, à petite échelle, réalisée sur des patients âgés et/ou fragilisés pour lesquels les chimiothérapies et autres traitements lourds étaient contre-indiqués. Cette étude a mis en évidence la disparition de la tumeur chez 9 des 13 patients.
Comment fonctionnent-elles ? L’injection préalable de nanoparticules permet de potentialiser la puissance des radiothérapies et ainsi d’augmenter leur efficacité. Elles vont aussi réactiver le système immunitaire avant de disparaître en même temps que la tumeur.
De nombreux essais en cours cherchent à mettre en évidence l’efficacité de ces nanoparticules dans le traitement du cancer du foie, du rectum ou encore de la prostate ; d’autres cherchent à déterminer si elles peuvent accentuer les effets de certaines immunothérapies ou encore de contrer les résistances aux immunothérapies…
Maéva ROY
Sources:
– Etude sur le Ribociclib
– Etude sur Olaparib
– Etude nanoparticules
– Autres études présentées au congrès