L’endométriose toucherait aujourd’hui plus d’une femme sur dix en âge de procréer. Cette maladie gynécologique encore mal connue est liée à la présence d’un tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus.
L’endomètre est le tissu tapissant l’utérus. Au cours du cycle menstruel et sous l’effet des œstrogènes, l’endomètre s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse et s’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et saigne. Ce sont les règles.
Lorsqu’une femme est atteinte d’endométriose, un tissu semblable au tissu endométrial se développe hors de l’utérus dans des organes dits colonisés. Cette colonisation a principalement lieu sur les organes génitaux et le péritoine, cependant, elle s’étend fréquemment aux appareils urinaire et digestif et plus rarement à l’appareil pulmonaire. Elle y provoque des lésions, adhérences et kystes ovariens. En effet, ces cellules possèdent les mêmes caractéristiques que celles de la muqueuse utérine, elles vont réagir aux hormones lors du cycle menstruel et se désagréger comme le fait la muqueuse utérine durant les menstruations. Cette désagrégation hors de l’utérus provoque des lésions très douloureuses. Les lésions vont proliférer, saigner et laisser des cicatrices fibreuses à chaque cycle menstruel. En plus de la douleur, l’endométriose peut aussi rendre les malades infertiles. Effectivement, la présence d’amas de tissus, et particulièrement celle de kystes ovariens, peut créer une barrière mécanique à la fécondation dans le cas de lésions graves. 20 à 50% des femmes touchées seraient infertiles.
L’endométriose est une maladie complexe et aucune des théories existantes sur son mécanisme ne l’explique totalement. Elle pourrait être due à la transplantation de cellules endométriales soit via les trompes, les voies lymphatiques ou vasculaires soit à posteriori d’un acte chirurgical gynécologique. Elle pourrait également apparaître suite à la transformation d’un tissu normal en tissu endométriosique spontanément ou sous l’influence de facteurs hormonaux, on parle alors de métaplasie.
Il est important de développer la recherche sur cette maladie encore taboue afin de comprendre davantage les mécanismes mis en cause et les facteurs influençant son évolution. Encore aujourd’hui, l’endométriose est souvent diagnostiquée par hasard avec un retard moyen de 5 années durant lesquelles les femmes souffrent de douleurs gynécologiques violentes et sont encore trop souvent culpabilisées lorsqu’elles s’en plaignent.
Afin de sensibiliser sur cette maladie, une campagne d’information a eu lieu au début du mois de mars lors de la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose. L’objectif était de faire connaître davantage ce mal au moyen de spots tournés avec des actrices comme Camille Chamoux ou Anna Mouglalis et diffusés sur les réseaux sociaux et également dans les salles de cinéma.
Clara Labrousse
Sources :
« Comprendre l’endométriose | ameli.fr | Assuré ».
Association EndoFrance. « Qu’est ce que l’Endométriose ».
« Endométriose | Inserm – La science pour la santé ».
« Qu’est-ce que l’endométriose ? – Sciences et Avenir ».