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PharmaConnect 2022 : Les biotechnologies dans le domaine pharmaceutique

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A l’occasion de la 3ème édition du Pharmaconnect, l’association Pharm&Cie a choisi de mettre en avant les biotechnologies.

Plusieurs intervenants ont, ainsi, pu partager leurs parcours et expériences avec les étudiants présents ce vendredi 25 novembre 2022, tout en essayant d’englober tout ce que comprend le terme de « biotechnologies ».

Tout d’abord, la soirée a commencé avec quelques mots prononcés par le parrain de l’association Mr DROUILLARD, ancien responsable R/D de Sanofi. Celui-ci a introduit le domaine très varié des biotechnologies en lui attribuant une multitude d’impacts sur la société médicale et pharmaceutique. En effet, cela apporte une nouvelle façon de travailler, mais également de nouvelles notions d’éthique puisqu’il s’agit de faire intervenir diverses lignées cellulaires notamment.

Ces médicaments biotechnologiques étant particulièrement onéreux, cela pose également de nombreux dilemmes. Mr Drouillard a également tenu à rappeler que la ville de Montpellier occupe une place dynamique dans l’innovation biotechnologique, notamment à travers ses starts-up particulièrement compétitives.

Romain DESPRAT 

Parcours : Après une formation en sciences, il a soutenu une thèse aux Etats-Unis sur les cellules souches embryonnaires. Il a, aujourd’hui, rejoint une plateforme de cellules souches pluripotentes induites (SAFE-IPS) à l’IRMB à Montpellier.

En parallèle de son parcours professionnel, cet intervenant essaie depuis 5 ans, une start-up appelée « ORGANIPS ». Cette dernière a pour but de produire des organes humains, et plus particulièrement un foie. Cependant, pour se faire, ils sont à la recherche de financements.

Cette start-up se veut extrêmement innovante, du fait de son objectif encore jamais atteint par quiconque, étant la production d’un organe humain via le principe de la complémentation astrocytaire. Toutefois, avec son expérience dans le domaine cumulé avec ses collaborateurs, il possède d’ores-et déjà de nombreuses réflexions lui permettant, après l’obtention de financements, d’approcher son but.

Marie MORILLE

Parcours : Biologiste de formation spécialisée dans la production de nanomédicaments pour la vectorisation des acides nucléiques, elle est, à ce jour, Maître de conférences en pharmacie galénique à l’UFR de pharmacie et travaille au laboratoire ICGM.

Actuellement, elle axe ses recherches sur les vésicules extracellulaires, qui à terme pourront servir à réaliser les « nanomédicaments parfaits ». En effet, elles pourraient avoir un rôle important dans le diagnostic médical en détectant certains biomarqueurs, et pourraient présenter un grand espoir pour vectoriser certains actifs d’intérêt.

De nombreuses sociétés s’intéressent à ces vésicules qui présentent un profil particulièrement intéressant. Cependant, réglementairement parlant, elles sont difficiles à caractériser au vu de l’innovation qu’elles représentent, notamment en médecine régénérative.

Loutfi KACHOU

Cet intervenant est responsable scientifique de Ventum Biotech. Cette entreprise s’intéresse aux problèmes de contaminations qui peuvent être microbiologiques, particulaires, radioactives ou liées aux manipulations. Mais aujourd’hui, elles peuvent s’étendre aux contaminations liées au pollen, aux enzymes (liées au détergent, hydrocarbures ou au sang).

Il est vrai que la cause environnementale est grandement mise en avant, étant donnée la situation actuelle, avec plusieurs centaines de tonnes de déchets plastiques par an retrouvées ensuite dans les effluents. L’action d’une décontamination s’avère ainsi primordiale.

Dans ce cadre, Ventum Biotech essaie de trouver une solution adaptée à chaque type de contamination selon l’ère dans laquelle on se trouve (Ebola, Covid). L’entreprise a notamment construit la seule PSM efficace avec le virus Ebola.

Johanna MARINES

Parcours : Après avoir été en filière industrie à la faculté de pharmacie de Montpellier, elle a obtenu un double diplôme pharmacien-ingénieur avec l’école des Mines d’Albi. Ensuite, elle a décidé de réaliser une thèse CIFR à l’Institut de génomique humaine sur le modèle zebrafish. Aujourd’hui, elle est responsable de développement préclinique in vivo et in vitro chez MABQI, une récente entreprise de biotechnologie.

MABQI a actuellement 15 employés mais n’a de cesse de s’agrandir. C’est une entreprise qui a particulièrement 2 domaines d’activités :

  • La discovery : c’est une activité de prestation de service de type CRO . Cette activité consiste en l’exploitation de banques synthétiques d’anticorps et de leur sélection en fonction des besoins d’une autre entreprise.
  • La thérapeutics : il s’agit de l’identification de cibles, pour ensuite réaliser un programme de discovery mais sur leurs propres cibles. Ainsi,  c’est une activité dont les différentes avancées appartiendront exclusivement à MABQI.

Les principaux challenges de MABQI sont, à ce jour :

  • D’une part, la reconstitution des récepteurs RCPG, essentielle à la production d’anticorps les ciblant.
  • D’autre part, la sélection d’anticorps les plus spécifiques possibles des récepteurs ciblés. En effet, si les anticorps ne sont pas tout à fait spécifiques, alors il y aura des risques pour l’utilisateur. Leur travail se concentre tout particulièrement sur la sélection d’anticorps par leur pH, pour le domaine oncologique.

Sébastien ULRICH 

Parcours : Sébastien Ulrich est ingénieur en chimie de formation, puis il a passé une thèse en chimie fondamentale sur les thérapies photodynamiques. Il a continué avec un post-doc en Angleterre puis un autre aux Etats-Unis où il a grandement travaillé sur la vectorisation et la chimie des acides nucléiques. Il a participé à différents projets de recherche. Maintenant, il travaille au CNRS en tant que chargé de recherche à l’IBMM plus particulièrement.

Il y a une dizaine d’années, la thérapie génique était très limitée avec des biomolécules instables nécessitant l’apport de vecteurs.

Avec son bagage à l’interface entre chimie et biologie, cet intervenant a décidé de s’impliquer dans la réflexion liée à ces vecteurs, et notamment dans des systèmes auto-assemblés. Il a réussi à parvenir à la conception de petites molécules dérivées de peptides s’assemblant en polymères autour d’acides nucléiques avec des ligands à la surface de ce polymère. Ces derniers permettent ainsi  une délivrance ciblée.

Cette soirée a été, grâce à tous ces intervenants, très riche en termes de connaissances et réflexions apportées. Il en est ressorti de très bon retours, tant au niveau du public (étudiants et professionnels) présent que des intervenants eux mêmes. Le format sans support des conférences a apporté une plus grande écoute de la part de tous. Et, même si tous les termes scientifiques n’ont pas toujours été compris de tous, les intervenants ont su se mettre au niveau des étudiants pour ce qui est de l’explication globale de leurs travaux. 

Le domaine des biotechnologies a lors de cette soirée été abordé d’une multitude de façons complémentaires. Nous réalisons l’importante place qui leur est dédiée dans le monde pharmaceutique, place qui ne cesse de croître.

                                                                                                                                            Alicia NABTI