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Le syndrome des jambes sans repos : une pathologie qui nuit

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Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), maladie de Willis-Ekbom ou encore paresthésie agitante nocturne des membres inférieurs est un trouble moteur chronique. Ce dernier se caractérise par un besoin irrépressible de bouger les jambes, associé à des sensations désagréables telles que des picotements, des fourmillements, des tiraillements, voire des douleurs dans les formes les plus sévères. Ces symptômes appelés « impatiences » surviennent principalement lorsque les jambes sont immobiles, à savoir la nuit ou lors de périodes d’inactivité.

Les causes du SJSR sont mal connues. Néanmoins deux éléments semblent avoir un rôle primordial dans le déclenchement de cette pathologie : la carence en fer (avec ou sans anémie) et l’insuffisance en dopamine. Une des hypothèses résiderait dans le fait que ces deux phénomènes seraient liés. En effet, une carence en fer au niveau cérébral pourrait conduire à un dysfonctionnement des voies métaboliques de la dopamine, à l’origine des symptômes. Cependant, au vu des connaissances actuelles, ce syndrome n’est ni un trouble neurodégénératif, ni un trouble structurel, il est alors possible que cette pathologie soit associée à d’autres troubles, on parle « d’impatiences secondaires ». Celles-ci seraient dues à des effets iatrogènes, à des maladies (diabète, maladie de Parkinson, insuffisance rénale) ou encore à des troubles (anémie ferriprive, une insuffisance circulatoire au niveau des membres inférieurs, etc.)

L’évolution de cette maladie est aléatoire d’une personne à l’autre, toutefois, le SJSR est progressif et chronique chez la plupart des patients. Si pour certains les symptômes peuvent régresser temporairement, dans les cas les plus sévères, la qualité de vie est grandement impactée. Effectivement, la qualité du sommeil est dégradée, mais on peut faire face à des perturbations au niveau socioprofessionnel lors d’immobilisations prolongées (réunion etc…). Ainsi, 8,5% des français sont atteints de SJSR, dont 2% présentent des symptômes plusieurs fois par semaine. Les populations européennes sont principalement touchées et plus particulièrement les femmes adultes. En effet, la grossesse est une situation à risque car 20 à 30% d’entre elles présentent ce syndrome qui disparaît ensuite à l’accouchement.

Deux types de traitements sont utilisés : les traitements non pharmacologiques et les pharmacologiques. Pour les personnes souffrants de symptômes légers, on privilégiera les non pharmacologiques comme des bains chauds ou froids, le massage des jambes et l’activité physique d’intensité légère à modérée. Lorsque des médicaments sont prescris (traitement pharmacologique), ils vont uniquement permettre de calmer les symptômes et les troubles du sommeil mais ne permettront pas la guérison. Ces derniers sont principalement : des agonistes dopaminergiques, des opiacés, des anticonvulsivants, des sédatifs et tout autre supplémentation (fer, magnésium…).

A savoir, le SJSR peut, dans quelques cas toucher les bras et même s’étendre à d’autres parties du corps. De plus, ce syndrome doit être différencié de la sensation de jambes lourdes (qui est due à une insuffisance veineuse chronique et qui sera soulagée par le repos, allongé) ou encore d’autres pathologies comme le syndrome d’Ekbom (maladie psychiatrique) ou des troubles nerveux comme les dyskinésies.

Alexia ROUBAUD

Sources:

fondation sommeil
ameli
sommeil
cen-neurologie