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Le numérique au service de la santé mentale

La dépression représente un problème majeur de santé publique, et constitue un enjeu considérable. En France, en raison de la méconnaissance du trouble, 38% des patients n’ont pas recours aux soins ce qui peut dans certains cas conduire au suicide. Aujourd’hui on compte plus de 10 000 décès par suicide en France. 

On estime que certaines personnes sont plus à risque notamment : les adolescents, les personnes âgées, ou encore les personnes vivant avec une maladie chronique. D’autres facteurs sont susceptibles de conduire à cette situation : des difficultés à répétition (deuils, perte d’emploi, accident, maladie, rupture), un stress intense, l’abus d’alcool et de drogues, un mode de vie précaire, des traumatismes, le fait de vivre avec une personne déjà dépressive.

 

Pour améliorer cette situation, il est nécessaire d’engager une politique de santé publique. Il convient de rappeler qu’il existe trois types de prévention :

  • La prévention primaire vise à s’interroger sur les facteurs de risque pour prévenir l’apparition de désordres mentaux chez l’être humain. Par exemple, en menant des campagnes d’information sur les troubles de l’humeur.
  • La prévention secondaire qui a pour objectif de remédier aux troubles déjà installés.
  • La prévention tertiaire dont l’objectif principal est de prévenir la rechute ou des complications.

Ainsi, on peut intervenir de différentes façons pour prévenir le suicide : on peut par exemple agir sur la population qui a déjà fait une tentative de suicide. Cependant il est tout à fait possible de prendre en charge la souffrance avant qu’une personne ne passe à l’acte.

 

Aujourd’hui, parmi les solutions proposées on retrouve de plus en plus d’applications numériques qui visent à combattre le mal-être. Elles permettent de dépasser les obstacles auxquels se heurte la prévention, en raison des préjugés de l’opinion générale.

 

Parmi les applications proposées on retrouve Stop Blues qui a pour objectif de prévenir la souffrance psychique et ses conséquences. Elle identifie les signes du mal-être et ses conséquences. Elle propose des solutions en s’appuyant sur les méthodes utilisées durant les séances classiques fondées sur des protocoles déjà établis.

Stop Blues a été développé en 2018, par l’équipe d’épidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, en partenariat avec le centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé pour la recherche et la formation en santé mentale et Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale.

Dans le contexte sanitaire actuel, l’application Stop blues s’est vue ajouter une rubrique dédiée à la pandémie de COVID-19 où l’on retrouve des conseils pour faire face à ce que l’on peut ressentir face à la peur de la maladie, à l’isolement social ou face aux conflits.

 

Il est cependant important de rappeler que les applications ne se substituent pas au soin ! En situation critique, on ne peut compter sur les professionnels de soin.

 

Manel SI SMAIL