Aller au contenu

Premier essai clinique de prévention contre la COVID-19

  • par

MedinCell, entreprise pharmaceutique basée à Jacou, a lancé le 29 septembre dernier le premier essai clinique de son programme de prévention contre la COVID-19. Ils souhaitent en effet développer une stratégie de prévention de « prophylaxie préexposition », similaire à celle mise en place pour le VIH. En revanche, pour optimiser son efficacité, un traitement injectable de longue action est nécessaire.

 

Le but du programme baptisé mdc-TTG est de valider l’innocuité de l’ivermectine en administration continue pendant 4 semaines sous forme orale, de sorte à imiter la libération continue par un injectable longue action.

L’ivermectine est un antiparasitaire, mais plusieurs études ont démontré ses propriétés antivirales, notamment contre le SARS-CoV-2 in vitro. En effet, l’ivermectine inhibe la réplication du virus, permettant de réguler sa propagation en 24 à 48h [1], [2], [3].

 

Medincell a développé la technologie BEPO®, permettant une libération continue en sous cutanée de médicaments. Ils souhaiteraient ainsi développer un traitement prophylactique contre le virus, en utilisant cette technique. Ce traitement consisterait en l’injection d’ivermectine via une seringue pré-remplie et prête à l’emploi. Cela formerait un dépôt sous-cutané complètement résorbable qui agirait comme une mini-pompe pour libérer régulièrement le principe actif. Pour cela, ils doivent vérifier les risques liés à son utilisation en continue, d’où l’essai clinique.

Celui-ci dure 4 semaines, comporte 3 doses croissantes réparties dans 3 cohortes successives de 8 volontaires sains.

Si les résultats sont concluants, MedinCell pourrait déposer une demande d’AMM en 2021. Ils testent actuellement plusieurs formulations basées sur la technologie BEPO® in vivo.

La commercialisation d’un traitement préventif permettrait de mieux contrôler la pandémie actuelle et de limiter la crise sanitaire, l’enjeu est de mise.

Dans ce même temps, Pfizer et BioNTech développent un vaccin à ARNm qui est actuellement en phase III de l’étude. Dans le meilleur des cas ils seront à même de demander une autorisation d’utilisation d’urgence aux États-Unis au cours de la troisième semaine de novembre.

Ces avancées majeures sont sources d’espoir dans la lutte contre la COVID-19.

 

Fiona ENRICI

 

Sources :

[1]  L. Caly, J. D. Druce, M. G. Catton, D. A. Jans, et K. M. Wagstaff, « The FDA-approved drug ivermectin inhibits the replication of SARS-CoV-2 in vitro », Antiviral Res., vol. 178, p. 104787, juin 2020, doi: 10.1016/j.antiviral.2020.104787.

[2]  F. R. Formiga, R. Leblanc, J. de Souza Rebouças, L. P. Farias, R. N. de Oliveira, et L. Pena, « Ivermectin: an award-winning drug with expected antiviral activity against COVID-19 », J. Controlled Release, oct. 2020, doi: 10.1016/j.jconrel.2020.10.009.

[3]  Faheem et al., « Druggable targets of SARS-CoV-2 and treatment opportunities for COVID-19 », Bioorganic Chem., vol. 104, p. 104269, nov. 2020, doi: 10.1016/j.bioorg.2020.104269.