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Le protoxyde d’azote : rire à en mourir ?

  Découvert en 1772 par Joseph Priestley, le protoxyde d’azote (N2O) connu aussi sous le nom de « proto » ou « gaz hilarant », est actuellement sous le feu des projecteurs. Utilisé dans le domaine médical dès le XXème siècle pour ses propriétés anesthésiantes et analgésiques, ce dernier sert aussi de gaz propulseur dans les siphons à chantilly par exemple. Vendu sous forme de petites cartouches métalliques sur internet ou en grande surface, il est devenu très facile de s’en procurer. Depuis quelques années, de nouvelles pratiques ont émergé et ne cessent d’augmenter depuis 2018. En effet, en 2019 on a recensé environ 25 signalements d’effets sanitaires sévères dont 10 cas graves avec séquelles.

Les capsules sont vidées dans un ballon de baudruche afin d’être inhalées, et leurs utilisateurs sont pour la plupart des jeunes adultes, à la recherche des effets euphorisants que ces petites cartouches procurent, à savoir : sensation de bien-être et rires incontrôlés qui disparaissent en quelques minutes ce qui pousse les usagers à en consommer davantage. Cependant, ce gaz peut aussi provoquer des vertiges, hallucinations, une distorsion de la perception, une perte du réflexe de toux, des chutes voire, à forte dose, une détresse respiratoire pouvant entrainer le décès. Toutefois, un usage régulier important peut entrainer des pertes de mémoire, des dysfonctionnements érectiles, ainsi que des troubles du rythme cardiaque. Dans le cas d’usage chronique à forte dose, ce gaz peut entrainer une déficience en vitamine B12 qui a un rôle essentiel dans le système nerveux, il y a donc des risques neurologiques graves (neuropathies).

L’Association française des centres d’addictovigilance fait part de son inquiétude face à l’exacerbation de cette pratique récréative. En effet, ces cartouches sont de plus en plus retrouvées sur la voie publique ce qui témoigne de la facilité d’approvisionnement. L’Association souhaite attirer l’attention des professionnels de santé, ainsi que des centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD), mais également des associations d’usagers de façon à optimiser l’information, améliorer la prévention et la prise en charge globale des patients.

 

Alexia ROUBAUD

Sources: