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Une nouvelle pilule contre les risques cardio-vasculaires

Une nouvelle pilule 4-en-1 serait-elle la solution « magique » contre les AVC ? Une étude publiée dans The Lancet en août 2019 semble aller dans ce sens en testant son efficacité sur près de 7000 patients âgés de 50 à 70 ans en Iran. Cette pilule composée d’une association de statine, aspirine et de deux anti-hypertenseurs permet ainsi de diminuer le risque de maladies cardio-vasculaires et d’AVC d’un tiers.

L’idée d’associer plusieurs médicaments en un seul n’est cependant pas nouvelle. En 2003 déjà, le British Medical Journal affirmait que cette stratégie thérapeutique permettait de prévenir 88% des infarctus du myocarde et 80% des thromboses cérébrales.

La commercialisation d’un tel traitement fait cependant débat chez les professionnels de santé. Les points positifs avancés par cette thérapie, hors des résultats apparemment encourageants de diverses études, sont les économies sur la fabrication, distribution et prescription d’un tel médicament contrairement à 4 séparés. De plus, la compliance des patients au traitement semble augmenter. Pour certains cardiologues au contraire, ce traitement entraînerait plus de désagréments que d’effets positifs. En effet, chaque médicament contenu dans cette pilule possède des effets secondaires, qui associés peuvent avoir des conséquences graves sur le patient. C’est le cas de l’aspirine, qui permet de réduire les risques cardio-vasculaires tout en accentuant le risque d’accident hémorragique grave. Les statines quant à elles sont aussi remises en question sur leur action. En plus de ce rapport bénéfice/risque pas forcément à la hauteur, les possibilités de personnalisation du traitement au patient se complique aussi.

Enfin, l’optimisme de l’étude publiée dans The Lancet reste à relativiser. La pilule permettant bien de réduire les risques cardio-vasculaires des patients, seule une diminution du taux de cholestérol a été observé chez ces derniers. En dépit de la présence de deux antihypertenseurs dans cette pilule, aucune modification de la tension artérielle n’a eu lieu chez les sujets de l’étude.
Malgré tout, et pour conclure, avec près de 18 millions de morts par an, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité au monde. Même si ce traitement paraît perfectible, il reste un espoir majeur dans la lutte contre ces maladies.

Antoine LAURENT.

Publication d’origine dans The Lancet

Publication antérieure du British Medical Journal