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SEP : une découverte scientifique majeure

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Environ 2,8 millions de personnes en sont atteintes dans le monde, 1 million en Europe et 100 000 en France. La sclérose en plaque (SEP) a été décrite pour la première fois en 1868 par le neurologue français Jean-Martin Charcot.  Elle représente la 2ème cause nationale de handicap chez l’adulte jeune après les accidents de la route avec trois mille nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Elle affecte de jeunes adultes en pleine période de projet d’existence et bouleverse leur vie. La SEP est souvent diagnostiquée entre 25 et 40 ans avec une prépondérance féminine (3/4 de femme). Cependant, des mineurs peuvent aussi être concernés : la maladie touche environ 700 enfants dans notre pays.

 

Nous disposons de nombreuses liaisons nerveuses, permettant de transmettre des informations depuis le cerveau au reste du corps via le système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerfs optiques).

Ce sont ces liaisons, protégées par des gaines appelées myéline, qui sont touchées par la maladie. Cette maladie est dite « auto immune » car le système immunitaire, dont le rôle est de protéger l’organisme contre les agents pathogènes (virus, bactéries), s’attaque dans ce cas à un composé du corps lui-même, ici la myéline. Elle est détruite entraînant une dégénérescence des cellules nerveuses, les neurones avec une perte de la communication entre le cerveau et les organes périphériques. Elle altère donc la transmission des influx nerveux.

 

La sclérose en plaques évolue le plus souvent en 2 phases. La première, caractérisée par des poussées au cours desquelles les symptômes réapparaissent ou de nouveaux symptômes surviennent, est dite phase rémittente. Elle représente 85% des formes initiales. Les symptômes varient selon la localisation où la myéline est atteinte : engourdissement d’un membre, troubles de la vision, troubles des mouvements…

Cette variété de présentation peut rendre le diagnostic difficile, d’où l’importance de consulter rapidement un spécialiste en cas de survenue de symptômes neurologiques anormaux.

La seconde, commence généralement 10 à 20 ans après le début de la maladie est dite phase progressive. Ces symptômes régressent souvent après les poussées, mais, au bout de quelques années, elles peuvent laisser des séquelles (symptômes permanents), plus ou moins invalidantes.

 

Le problème le plus souvent mis en avant par les malades est celui de la fatigue encore appelée «handicap invisible» car elle ne se voit pas mais reste néanmoins gênante et demande des adaptations dans sa vie courante.

La sclérose en plaque n’est pas une maladie héréditaire. Elle résulte d’une interaction entre des facteurs génétiques et des facteurs d’environnement, pas encore clairement identifiés. Des infections virales pourraient jouer un rôle favorisant, de même qu’un déficit en vitamine D.

 

Récemment, des scientifiques de l’université d’Harvard ont découvert que la sclérose en plaques serait très certainement liée au virus Epstein-Barr (EBV). Environ 95 % des adultes sont infectés par ce virus, qui peut également provoquer d’autres maladies comme la mononucléose. L’étude a montré que le risque de contracter la sclérose en plaques est multiplié par 32 après avoir été infecté par ce virus. Cela suggérerait que la plupart des cas de sclérose en plaques pourraient être empêchés en stoppant l’infection au virus d’Epstein-Barr.

 

L’évolution et l’expression de la maladie sont extrêmement imprévisibles. Pour autant, grâce aux progrès thérapeutiques, avoir une sclérose en plaques n’est plus synonyme de fauteuil roulant. Cependant à ce jour il n’y a aucun traitement curatif de disponible. Les thérapies visent à diminuer la réaction inflammatoire et donc ralentissent l’évolution du handicap.

Aujourd’hui, grâce aux traitements existants, beaucoup de personnes avec une sclérose en plaques arrivent à mener une vie sociale, familiale (y compris de mener à bien une grossesse pour les femmes) et professionnelle très satisfaisante, au prix de certains aménagements.

La découverte de lien entre le virus et la maladie pourrait être un espoir dans la lutte contre la sclérose en plaques et l’entreprise Moderna a annoncé, le 5 janvier 2022, avoir commencé à travailler sur un vaccin à ARN.

 

Maria UNGUREANU

 

Sources :